VENEZUELA 2001
Code |
État |
Localité |
Altitude |
Date |
V1 |
Anzoátegui |
Route de
El Tigré à Ciudad Bolivar, Km 33 |
300 m |
04.XI.2001 |
V2 |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, PK 149 |
1 500 m |
05.XI.2001 |
V3 |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, PK 131 |
1 400 m |
05.XI.2001 |
V4 |
Bolivar |
Piste de
San Francisco de Yuruani à Paraitepuí de Roraima, Km 8 |
1 300 m |
06.XI.2001 |
V4bis |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, PK 271, Quebrada de Yaspe |
- |
07.XI.2001 |
V5 |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, PK 198 |
1 100 m
|
07.XI.2001 |
V5bis |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, au PK 147, intersection pour Kavanayén, Km 55 |
1 400 m |
08.XI.2001 |
V7 |
Bolivar |
Route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, au PK 147, intersection pour Kavanayén, Km 49 |
1 350 m |
08.XI.2001 |
V8 |
Trujillo |
Route de
Boconó à Biscucuy, Km 7 |
1 900 m |
10.XI.2001 |
V9 |
Trujillo |
Route de
Niquitao à Boconó, Km 16 |
1 250 m |
11.XI.2001 |
V10 |
Trujillo |
Piste de
Tuñame à Niquitao, Km 7 |
3 200 m |
11.XI.2001 |
V10bis |
Mérida |
Route de
Timotes à Mérida, PK 400 |
3 600 m |
12.XI.2001 |
V11 |
Mérida |
Route de
La Azulita à Lagunillas, Km 15 |
1 700 m |
12.XI.2001 |
V12 |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 26 |
1 600 m |
13.XI.2001 |
V12bis |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 52 |
2 100 m |
13.XI.2001 |
V13 |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 56 |
1 900 m |
13.XI.2001 |
V14 |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 26 |
1 600 m |
14.XI.2001 |
V15 |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 52 |
2 100 m |
14.XI.2001 |
V16 |
Mérida |
Route de
Mérida à La Azulita, Km 25 |
1 600 m |
14.XI.2001 |
V17 |
Mérida |
Route de
Mérida à Barinas, ~Km 68, Parc National de la Sierra Nevada |
3 000 m |
15.XI.2001 |
V18 |
Mérida |
~ Caja Seca |
- |
16.XI.2001 |
V19 |
Trujillo |
Route de
Buena Vista à Monte Carmelo, Km 17 |
650 m |
16.XI.2001 |
V20 |
Portuguesa |
Route de
Biscucuy à El Tocuyo, Km 19 |
1 200 m |
17.XI.2001 |
V21 |
Lara |
Parc National
de Yacambú |
1 650 m |
17.XI.2001 |
V22 |
Falcon |
Parc National
de San Luis |
1 000 m |
18.XI.2001 |
V23 |
Aragua |
Route de
Maracay (El Castaño) à Choroní, Km 20 |
900 m |
19.XI.2001 |
V24 |
Aragua |
Route de
Maracay (El Castaño) à Choroní, Km 9 |
1 300 m |
20.XI.2001 |
Tableau des prospections diurnes (codes orange) et nocturnes (codes bleus).
Du samedi 03 au lundi 05 novembre. (Retour au tableau)
Départ d’Orly à huit heures le samedi matin. Arrivée sur le sol vénézuélien en fin d’après-midi, après une escale à Madrid. La nuit est tombée lorsque nous sortons de l’aéroport. L’air est chaud et moite. Un taxi nous conduit dans la capitale, située à une quarantaine de kilomètres de là. Nuit à l’hôtel.
La matinée du dimanche est consacrée à la recherche d’un 4x4. En début d’après-midi, après avoir acheté le matériel qui nous manque et nos provisions, nous quittons Caracas en direction de Barcelona vers l’est. Après quelques 400 km de route, nous atteignons El Tigre à la nuit tombante. La ville semble peu sûre. Il nous faut trouver rapidement un emplacement pour notre première prospection nocturne. Nous nous arrêtons finalement une trentaine de kilomètres au sud d’El Tigre sur la route de Ciudad Bolivar : un biotope très sablonneux parsemé de petits bosquets arbustifs.
Le lundi, nous poursuivons vers le sud-est, notre objectif étant de rejoindre la Gran Sabana dans l’après-midi. En arrivant sur Ciudad Bolivar, nous franchissons le célèbre fleuve Orénoque, aux berges couvertes d’une végétation luxuriante. Nous progressons à un bon rythme : Ciudad Guyana, Upata, El Callao et enfin El Dorado, kilomètre zéro de la route qui trace tout au Sud de la Gran Sabana jusqu’à la frontière brésilienne.
![]() |
Pour notre deuxième nocturne, nous installons notre matériel à proximité d’un peuplement de Brocchinia, des plantes carnivores qui peuvent dépasser les 50 cm de hauteur. Nous sommes dans le Nord de la Gran Sabana, vers 1500 m d’altitude. Le drap se charge très vite d’un nombre incroyable de grandes noctuelles appartenant à plusieurs espèces du genre Letis. Il y en avait partout sur le drap et dans la végétation environnante. |
Après quelques heures de prospection, nous décidons pour finir la nuit de rejoindre un autre emplacement que nous avions préalablement repéré, un abatis en zone forestière vers 1400 m d’altitude. | ![]() |
Du mardi 06 au jeudi 08 novembre. (Retour au tableau)
Le mardi matin nous poursuivons notre route vers le sud en direction des célèbres tepuis, ces formations géologiques uniques au monde qui fascinent scientifiques, explorateurs et écrivains. Ce sont ces montagnes très anciennes (précambriennes) dont le sommet est un plateau entièrement isolé par d’infranchissables falaises.
Nous progressons au
milieu de paysages grandioses sous un soleil de plomb. Au PK 200, nous nous
arrêtons un instant sur le site des chutes Kama, d’une hauteur de
50 m.
![]() |
![]() |
A San Francisco de
Yuruani, nous quittons la route pour nous engager sur une piste de terre brun
jaune, caillouteuse et très poussiéreuse en direction du village
indien de Paraitepuí. Après avoir longé sur plusieurs kilomètres
une large crevasse et traversé quelques zones boisées, nous découvrons
un paysage de grands espaces de savanes vallonnées, le Roraima et son
frère jumeau le Kukenan se dressant sur notre gauche dans une imposante
posture.
C’est le long de cette piste que nous trouvons, en lisière de forêt,
un très bon emplacement pour la nocturne de ce soir. La nuit est douce
et les papillons nombreux sur le drap. Au nord, le ciel est particulièrement
menaçant : au loin, l’orage gronde sur le Kukenan et le Roraima
et des éclairs diffus illuminent l’horizon. Malheureusement, la
pluie nous épargnera.
Le mercredi, après
avoir rejoint San Francisco de Yuruani, nous parcourons la Gran Sabana pour
finalement effectuer la nocturne dans les environs du PK 198 de la route de
El Dorado à Santa Elena de Uairén, dans une tourbière.
L’assaut de minuscules diptères assoiffés de notre sang
est terrible.
![]() |
![]() |
Habitat prospecté le 07 novembre (V5)
![]() |
Le jeudi matin, nous poursuivons notre remontée vers le nord. Au PK 147, nous bifurquons sur notre gauche pour emprunter une piste chaotique qui nous mène, une cinquantaine de kilomètres plus loin, jusqu’au village de Kavanayén. Ne pouvant pas nous y restaurer, nous passons notre chemin en suivant de vieilles traces de 4x4 à travers un terrain de moins en moins accessibles. La conduite y est particulièrement délicate. La roche affleure presque partout. Nous nous retrouvons au milieu de nulle part.
Habitat prospecté de jour (V5 bis) |
Nous sommes contraints d’arrêter notre progression et décidons finalement de rejoindre l’un des îlots de foret tropicale humide, que nous avons traversé ce matin avant d’arriver sur Kavanayén. Nous avons du temps devant nous et en profitons pour observer quelques papillons de jour. C’est aussi l’habitat du jaguar, comme nous le rappelle un local que nous croisons sur la piste. Mais la rencontre avec le mythique félin n’aura pas lieu. Cette nuit est la dernière que nous passons dans la Gran Sabana. Il faudra demain songer à filer vers les Andes car il est temps d’entreprendre la deuxième partie de notre mission. Habitat prospecté de
nuit le jeudi 08 novembre (V7) |
![]() |
Vendredi 09 et samedi 10 novembre. (Retour au tableau)
A sept heures, le camp est plié. Après trois heures et demi de piste, nous retrouvons la route goudronnée de El Dorado et quittons la Gran Sabana. Pour éviter la traversée très difficile des Llanos qui, si elle nous aurait permis d’arriver directement dans les Andes, nous aurait néanmoins fait perdre un temps précieux, nous reprenons la route de Caracas : La Tigra, El Monteco, Upata, Ciudad Guyana, Ciudad Bolivar, où nous arrivons un peu avant la nuit, puis continuons notre progressions vers le nord, El Tigre, Anaco et enfin Barcelona. Il est 21 h lorsque nous décidons de poursuivre vers l’ouest pour se rapprocher le plus possible de la capitale. C’est dans les environs de Caucagua, situé à une cinquantaine de kilomètres de Caracas, que nous passerons finalement la deuxième moitié de la nuit, sans prospecter.
![]() |
Le samedi matin, dès l’aube, nous reprenons la route : Caracas, Maracay, Valencia, Chivacoa, Barquisemeto, Quibor et El Tocuyo, d’où nous apercevons enfin les premiers sommets andins se dresser au loin. C’est sur la route de Biscucuy à Boconó que nous décidons de prospecter ce soir là, 7 km en amont de Boconó. Nous sommes à 1900 m d’altitude, installés sur les rives d’un lac agréablement bordé par un mur de forêt tropicale humide très bien préservé. La nuit, douce, nous livre un grand nombre d’espèces et de spécimens. |
Dimanche 11 novembre. (Retour au tableau)
Alors que nous dégustons notre thé matinal, une petite tortue agite l’eau du bord du lac. La forêt se réveille peu à peu, l’humidité de la nuit s’évapore progressivement, le soleil perce à travers les feuillages.
Le 4x4 file vers Niquitao. L’aiguille de notre altimètre ne cesse de monter. Arrivés à Niquitao sur les coups de midi, nous nous engageons sur une piste qui allait nous permettre de franchir la barre des 3000 m. Nous nous dirigeons vers un petit village nommé Tuñame.
Plus nous nous rapprochons
de Tuñame, et plus nous rencontrons des paysages extraordinaires. Nous
sommes dans le paramo. Le village est très étendu, l’habitat
très diffus, les maisons peu nombreuses. Tuñame est un village
perdu dans les hautes altitudes des Andes vénézuéliennes.
La découverte du paramo est pour nous un moment intense. Les paysages
auxquels nous sommes confrontés sont vraiment uniques et époustouflants.
Nous avons l’impression d’être sur une autre planète.
![]() |
Nous sommes à 3200 m d’altitude. Une légère brise nous glace les oreilles. La nuit s’annonce fraîche. Les nuages nous traversent, nous plongent dans une atmosphère humide, froide, fantomatique. |
Par moment, le soleil ose quelques timides percées, de plus en plus brèves en cette fin d’après-midi. Le paramo, ce sont des pelouses rases à perte de vue, parsemée d’un tapis de fleurs jaunes qui s’élancent à plus de deux mètres de hauteur depuis une large rosette de feuilles duveteuses. Quelques bruyères violacées par-ci par-là, une pierre ou deux recouverte de lichens de ce côté, quelques plantes basses de l’autre. Le paramo est un habitat caractéristique du Nord des Andes, entre 3000 et 4500 m d’altitude environ, et dont les principales formations se rencontrent au Venezuela, en Colombie et en Équateur. De septembre à décembre, les Frailejón fleurissent à plusieurs mètres de hauteur. | ![]() |
![]() |
C’est incroyablement silencieux. Des lambeaux de brumes défilent tout autour de nous. Alors que le soleil perce à nouveau et illumine l’or de la végétation, au loin le ciel reste dans les nuages et la vue complètement bouchée. La nuit ne va plus tarder. Le froid se renforce chaque minute. L’air glacial nous fige les traits du visage. La lumière de notre ampoule est diffuse à travers le brouillard. Les papillons sont peu nombreux à venir jusqu’au drap. Quel contraste avec la prospection de la veille ! |
Parmi les espèces de grande taille, citons un nombre important de Pseudosphinx tetrio, une espèce de sphinx très commune, mais surtout deux exemplaires d’un Saturnidé peu connu car localisé dans ces habitats de très haute altitude et donc peu prospectés : Dirphiella niobe était jusqu’à présent connu, de manière certaine, d’un unique spécimen conservé au musée d’Oxford. Les deux exemplaires que nous avons trouvés ce soir là constituent donc un matériel d’étude précieux. L’un d’eux est aujourd’hui conservé dans la collection Claude LEMAIRE au Muséum Nationale d’Histoire Naturelle à Paris. L’espèce n’est actuellement connue que du Venezuela, dans les environs de Mérida. | ![]() |
Du lundi 12 au mercredi 14 novembre. (Retour au tableau)
![]() |
Le soleil va bientôt surgir au-dessus de l’horizon. Le jour se lève peu à peu, quand soudain une chaude lumière or rasante effleure les pentes des versants et caresse leurs immenses fleurs jaunes. La brume n’a pas encore pris ses droits sur le paysage. Nous sommes au milieu de nulle part, et le soleil se lève sur cette terre du bout du monde dans un éclat d’or intense. |
Nous repartons en direction de Mérida. Après Timotes, nous franchissons un col à 3600 m d’altitude. De l’autre côté, nous découvrons des pelouses rases verdoyantes et constatons la quasi absence de Frailejón. Par contre, quelques ruisseaux d’eau glaciale parcourent ces paysages dans lesquels volent par temps ensoleillé plusieurs espèces de Colias (famille des Piérides).
Nous rejoignons Mérida,
citée étudiante perchée à 1600 m d’altitude.
Notre objectif pour ce soir et les jours suivants est de prospecter les forêts
tropicales humides andines entre 1600 m et 2100 m d’altitude. Si la première
prospection est réalisée sur la route de La Azulita à Lagunillas,
dans un habitat assez dégradé de terres labourées, de pâturages
et de reliques de forêts secondaires, toutes les autres le sont sur l’axe
Mérida – La Azulita, en lisière de belles zones forestières.
![]() |
![]() |
![]() |
Habitat prospecté de jour le 13 novembre et de nuit le 14 novembre (V12bis et V15)
![]() |
Le 13 novembre, nous sommes dans un lacet au beau milieu d’une forêt primaire plutôt dense et très humide, à 1900 m d’altitude. La soirée commence bien avec pas mal de papillons au drap. Une forte averse s’abat au-dessus de nos têtes au moment précis où nous faisons chauffer notre eau pour le dîner ! Pas très pratique… Elle durera une heure et n’aura pas fait augmenté les effectifs de papillons après son passage, contrairement à nos espérances.
Habitat prospecté de nuit le 13 novembre (V13) |
Ce soir là, nous assistons à un phénomène étonnant. Soudain, une vive lueur jaunâtre, au loin dans la forêt ! Comme une torche électrique dont le faisceau lumineux balayerait les arbres horizontalement. L’averse passée, le ciel est maintenant dégagé. Est-ce donc un orage ? Pas de pluie, pas de tonnerre, juste des flashs de lumière, de plus en plus intenses. Un spectacle lumineux superbe, étrange, inquiétant… durant plus d’une heure. Il s’agit en fait d’un phénomène électrique unique au monde qui se déroule près du lac de Maracaibo, à plus d’une centaine de kilomètres à vol d’oiseau de l’endroit où nous nous trouvons ! Un enchevêtrement de flashs de lumière quasi ininterrompu qui brillent silencieusement dans la région de Catatumbo, d’où le nom du phénomène : Relámpago de Catatumbo (encore appelé Faro de Maracaibo).
En ce qui concerne
les phénomènes naturels incroyables, nous ne sommes pas au bout
de nos surprises. Le lendemain, nous assistons pendant une vingtaine de minutes
à la mi-journée à un arc-en-ciel parfaitement circulaire
tout autour du soleil !
Jeudi 15 novembre. (Retour au tableau)
Au-dessus des versants andins complètement noirs se dessine la silhouette de quelques arbres et de petits nuages roses flottent dans un ciel bleu intense encore sombre. L’aube passée, nous reprenons la route vers Mérida, l’objectif étant de prospecter dans la Sierra Nevada à près de 4000 m d’altitude dans le paramo, à l’est de la ville.
![]() |
Nous n’arriverons pas à trouver à temps le col à 4000 m que nous cherchions et décidons de prospecter finalement à 3000 m d’altitude, dans un paramo du même type que celui des environs de Tuñame, avec néanmoins une strate arbustive un petit peu plus fournie, probablement en raison de la différence d’altitude de 200 m entre les deux sites. |
Vendredi 16 et samedi 17 novembre. (Retour au tableau)
Il est maintenant temps
de remonter vers le nord, l’objectif étant de prospecter des forêts
sèches ou humides sous influence Caraïbes. Avant de rejoindre le
littoral, il est prévu deux prospections nocturnes intermédiaires.
C’est surtout celle du samedi soir 17 novembre qui restera marquée dans les mémoires. Nous sommes dans le parc national de Yacambú. Après la ville de Sanaré, nous découvrons des paysages de forêts tropicales humides particulièrement bien préservés. En chemin, nous croisons un lac à la surface des eaux duquel se reflète paisiblement la végétation environnante. Ce n’est pas là que nous décidons d’installer notre matériel mais un peu plus loin, sur le bas-côté d’une route surplombant une belle vallée verdoyante. | ![]() |
![]() |
Dès l’ampoule allumée, les papillons affluent en nombre. Mais il faudra attendre une forte averse tropicale, de courte durée, vers 23 h, pour assister à une véritable profusion d’insectes en tout genre : papillons bien sûr, mais aussi coléoptères, guêpes, sauterelles, cigales, fulgores… Ce sont des milliers de papillons qui arrivent jusqu’à la source de lumière. Il y en a partout sur le drap, le sol… et sur nous ! Ils s’agglutinent les uns sur les autres. C’est de la folie ! Il y en a sur nos têtes, d’autres se faufilent dans nos manches… La recherche des spécimens intéressants parmi un tel méli-mélo devient un véritable défi, ne serait-ce déjà pour approcher du drap ! Cette nuit là fut blanche. |
Avant l’averse |
Après l’averse |
L’air est saturé d’humidité, les papillotes trempées. Il est presque six heures. Une très pâle lumière s’élève au-dessus de la forêt. Des lambeaux de brume s’échappent des arbres et flottent sur la canopée. Le ronron du groupe électrogène faiblit puis meurt, laissant place à un délicieux moment de silence. On entend la forêt s’égoutter. Les ombres noires et floues de l’aube disparaissent. Les premiers rayons de soleil filtrent à travers les frondaisons…
Du dimanche 18 au samedi 24 novembre. (Retour
au tableau)
Nous quittons le parc national de Yacambú, laissons derrière nous Sanaré et rejoignons la grande ville de Barquisimeto. Nous faisons maintenant route vers Duaca aux milieux de splendides paysages. Une chaleur torride étouffe les basses altitudes. Ayant rattrapé la Nationale 4, nous nous dirigeons vers le parc national de San Luis, un massif côtier dans l’état de Falcón, à une cinquantaine de kilomètres de la ville littorale de Coro, parc intéressant pour ses forêts sèches que nous prospecterons donc ce soir.
Le lundi matin, nous traçons jusqu’à la côte, que nous atteignons à hauteur de Coro. Dans les environs de cette ville, nous découvrons des paysages très arides, à la végétation limitée et dominée par nombreuses cactées qui poussent sur cette terre jaune à ocre. A la mi-journée, nous passons Tucacas et ses zones humides littorales : l’eau de mer s’avance jusque dans les terres au-delà des plages… colonies de Flamands roses, quelques Spatules roses par-ci par-là et de splendides Ibis rouges noir et rouge écarlate.
Morón, Valencia puis Maracay… Nous nous enfonçons au cœur d’un petit massif côtier non loin de la capitale, la Sierra de la Costa, où nous découvrons de magnifiques forêts tropicales humides primaires… et traversons quelques points hauts noyés dans les brumes de la forêt de nuages, où en cette fin d’après-midi les hurlements rauques et puissants des Ours à lunettes mâles raisonnent d’un versant à l’autre. Nous y prospecterons deux nuits de suite, le lundi et le mardi.
Nous rentrons sur Caracas le mercredi pour restituer le véhicule, visitons la ville le jeudi avant de rejoindre l’aéroport le vendredi. Retour à Paris le samedi 24 novembre 2001.
![]() |
Carte des localités